CULTURE SF

RAUMPATROUILLE ORION, UNE AUTRE SÉRIE LIVRESQUE
DES CRÉATEURS DE PERRY RHODAN ET ATLAN.

Si les idées de départ ont été écrites dès 1962 par Rolf Honold – le titre proposé à l’époque était Terra ruft Andromeda (Terra appelle Andromède, Terra étant le nom du vaisseau rebaptisé plus tard Orion) –, le projet jugé trop coûteux ne fut pas retenu à l’époque par la TV bavaroise.

À gauche, la couverture de l’unique volume publié en France en 1970 (adaptation de René Barjavel, textes de Pierre Lamblin, édité par Solar sous copyright ORTF), devenu depuis quasiment introuvable, qui rassemble un condensé des sept premières aventures.

À droite, celle de la dernière parution allemande, en 1996 – un recueil best-of de la série.

Finalement réalisée et diffusée en Allemagne en 1966, année de la sortie de Star Trek aux USA (le même mois sur les écrans de TV allemands !) – et quelques mois plus tard en France sous le titre Commando spatial –, sept épisodes seulement apparurent sur le petit écran, alors que 35 avaient été scénarisés et, semble-t-il, tournés au moins partiellement.

Grâce aux Allemands, l’Europe avait aussi son Star Trek !

Cette série connut par la suite 145 épisodes sous forme de fascicules, tous écrits par des auteurs familiers aux lecteurs de Perry Rhodan.

Enfin, les 7 épisodes TV sont depuis 1999 disponibles outre-Rhin sous forme d’un coffret double DVD, et une « compilation » adaptée est sortie en 2003 sous forme de film de 88 minutes pour les salles obscures.

Un lien : Wikipedia : La fantastique aventure du vaisseau Orion.

Et si vous ne craignez pas d’affronter l’allemand, voici LE site de référence : https://orionspace.de/.

Commando spatial Orion versus Star Trek, un comparatif

Le 13 mars 1967, une soucoupe volante de 150 m de diamètre surgissait des flots dans un tourbillon et s’élançait vers les étoiles pour une mission hélas trop brève. La télévision française, qui s’appelait encore l’ORTF, diffusait sur nos écrans le premier épisode d’une coproduction franco-allemande, Commando Spatial Orion. Bien oubliée chez nous, Raumpatrouille Orion est devenue une série culte outre-Rhin.

Parmi les fans de la première heure, Roland Emmerich, né en Allemagne le 10 novembre 1955 à Stuttgart, futur réalisateur de Stargate et indépendance Day. Pour des raisons de coûts, cette série ne connut hélas,que 7 épisodes, et subit une malchance singulière, qui l’effaça chez nous de la plupart des mémoires : elle fut remplacée sur le même créneau horaire par une autre série culte : Mission impossible.

Mais grâce à elle, L’Europe avait son Star Trek – Star Trek, justement, qui fut diffusé pour la première fois en français cette même année 1967, sur Télé Monte Carlo, sous le titre « La patrouille du Cosmos »… Ce titre avait-il été trouvé par référence au patrouilleur Orion ?

Bien que développées de manière totalement indépendante, Commando Spatial Orion et Star Trek véhiculent les mêmes principes, et leurs ressemblances sont nombreuses : Terre unie, équipage volontairement multiracial et multinational, etc. La raison de ces ressemblances doit certainement être trouvée dans la rencontre de deux vécus analogues : celui du policier et pilote de guerre Gene Roddenberry, et celui de l’allemand Rolf Honold, qui avait vécu le nazisme. L’un comme l’autre ne voulaient plus jamais ça, et l’un comme l’autre rêvaient d’une Humanité unie allant vers les étoiles, aussi défendirent-ils les mêmes idées de base dans leurs séries respectives. L’un comme l’autre ont élaboré à partir de 1960, l’un comme l’autre ont lutté pendant des années pour leur projet, et l’un comme l’autre ont abouti en 1966 :

Première diffusion de Star Trek sur les écrans américains : 8 septembre 1966, et première diffusion d’Orion sur les écrans allemands, à peine une semaine plus tard, le 17 septembre. Et jusqu’au sort des séries qui a été analogue :

Star Trek, la série classique, interrompue au bout de trois saisons, et, devenue série culte, ressuscitée 18 ans plus tard sous la pression des fans ; Raumpatrouille Orion interrompue au bout de 7 épisodes, essentiellement – du moins était-ce le prétexte officiel – pour des raisons de coûts. Il est vrai que l’Orion avait été construit grandeur nature !

Comparé aux ressemblances, les différences sont infimes : D’un côté, l’Orion VII, un disque de 150 m de l’an 3000 ; de l’autre, l’Enterprise en 2266 avec son module soucoupe. D’un côté Allister McLane lutte contre les Frogs ; de l’autre, James Kirk affronte les Klingons.

Commando spatial Orion est aussi une des toutes premières coproductions franco-allemandes, l’ORTF ayant participé à sa réalisation à hauteur de 20 % du budget, la toute première étant, l’année précédente, Jeux sans frontières.

Raumpatrouille Orion cumule les particularités :

• Tournée en noir et blanc, son générique et ses bandes-annonces étaient en couleurs.

• Rapidement oubliée par nos médias, non seulement elle bénéficia outre-Rhin de plusieurs rediffusions, non seulement elle y est actuellement disponible en DVD, mais une compilation en a été faite en 2003 à destination du grand écran, sous le titre Raumpatrouille Orion, Rücksturz ins Kino.

• Le succès fut tel en Allemagne que, à l’instar de Star Trek ou Star Wars, elle donna lieu à la publication de romans. De 1968 à 1984, il y en eut 145[1], tous écrits par des auteurs membres de l’équipe créatrice de Perry Rhodan. Hans Kneifel a écrit à lui seul 71 épisodes, dont 41 des 42 premiers.

• Contrairement à l’habitude, les sept premiers romans de cette série ne sont pas une simple novellisation des épisodes TV, l’auteur s’étant efforcé d’apporter une plus grande crédibilité à l’action.

• Une partie de ces histoires fut traduite et publiée dans plusieurs pays… Mais pas en France ! Chez nous, le seul ouvrage publié, en 1970, est un condensé des sept épisodes TV. Il a été édité par l’ORTF elle-même.

• La version française n’est pas identique à la version allemande : quelques scènes ont été tournées en deux versions, l'une avec des comédiens allemands, l'autre avec des comédiens français : Christiane Minazzoli et Jacques Riberolles.

Cette série cumule aussi les célébrités, puisque l’adaptation a été faite par René Barjavel, tandis que Roland Emmerich, réalisateur de Stargate et Indépendance Day, a déjà essayé de créer en 1990 un Commando spatial Orion, la nouvelle génération mais le projet a capoté, à nouveau pour des raisons de coût.

[1] Je possède l’intégralité de ces 145 épisodes, certains dans plusieurs éditions différentes. L’ensemble a été numérisé, dans l’espoir qu'un jour une traduction puisse en être faite…

Cycle 1 – Les épisodes diffusés à la TV

Les sept romans écrits par Hans Kneifel ne sont pas une simple novellisation des épisodes TV : l’initié trouvera de nombreuses différences entre les deux, notamment l’Orion lui-même,qui ne mesure plus que 50 m au lieu de 150 dans les films et n’est doté que de deux chaloupes au lieu de quatre.

Kneifel a également modifié certaines actions pour leur donner davantage de vraisemblance, tout en profitant du support écrit pour enrichir cet univers.

En France, malheureusement, nous n’eûmes droit qu’à la novellisation des sept épisodes TV en un unique volume, l’œuvre de Kneifel est donc complètement inédite chez nous.

Dates de l’action : 3000 à 3003

Hors cycle – les nouvelles de Rolf Honold

Rolf Honold, qui espéra longtemps qu’une suite serait tournée un jour, a écrit treize nouvelles, que les magazines illustrés Freitag et Praline publièrent dans les années 1970.

Ces nouvelles, non cohérentes avec le travail de Hans Kneifel, ne furent jamais rééditées nulle part et sont aujourd’hui introuvables.
 

Cycle 2

Entièrement conçues et écrites par Hans Kneifel, ce premier volet s’achève par une contribution d’Ernst Vlcek, Kneifel ayant eu des problèmes de délais.

Dates de l’action : à partir de 3003

Cycle 3 – Dara ou « Le Grand Vaisseau »

Cycle 4

Cycle 5 – Les Vikings des étoiles

Ce nouveau cycle à peine entamé, la parution de la série fut interrompue fin 1970 par Moewig, qui voulait concentrer ses efforts sur Perry Rhodan, dont une réédition avait démarré l’année précédente, ainsi que sur Atlan, la série-sœur démarrée elle aussi en 1969, et ce à la consternation de Kneifel, qui avait déjà écrit les épisodes 36 à 38 d’Orion.

Toutefois, sous la pression des fans, l’ensemble de la collection fut rééditée à partir de fin 1971, et se poursuivit enfin à partir de 1975.

Dates de l’action : s’achève en 3012

Cycle 6

Tandis qu’Orion paraissait à présent en Suède et que le Brésil s’apprêtait à s’y mettre, Hans Kneifel, à court d’idées, passa le relais à H.G. Ewers, qui fut le concepteur de toute la suite de la série.

Le changement fut immédiatement apparent pour les lecteurs, ne serait-ce que par le fait du saut temporel qui démarre ce nouveau cycle.

Dates de l’action : 3079 à 3091

Cycle 7 – Amalh

Nous retrouvons dans ce cycle nos héros dans des aventures de jeunesse, sous l’égide de Horst Hoffmann.

De manière curieusement analogues aux aventures de jeunesse d’Atlan, ce cycle parut en pointillés en même temps que le cycle principal en cours.

Le onzième volume, qui aurait dû paraître sous le n^o 145, ne sortit jamais, remplacé par un épisode-conclusion écrit par Ewers.

Dates de l’action : 2988

Cycle 8

Dans l’avant-dernier numéro de la série, il fut annoncé aux lecteurs une pause dans la parution après le n^o 145, mais qu’une reprise aurait lieu « dès que le marché le permettrait ». Cela resta un vœu pieux.

Petite anecdote : l’usage voulant que les auteurs soient identifiés par leurs prénoms, qui étaient Horst (Gehrmann, alias H.G. Ewers), Horst (Hoffmann), Hans (Kneifel) et Hans (Peschke, alias Harvey Patton), le groupe était surnommé le « 4-H-Crew » (l’équipe des 4 « H »).

Dates de l’action : 3100 à 3107

Cycle 9

Deux romans « non-officiels » publiés par le fan-club Orion à titre de séquelles, et qui constituaient probablement le début d’un nouveau cycle, lequel voit l’Orion réintégrer son temps d’origine (augmenté du temps effectivement passé dans l’avenir).

Dates de l’action : 3025

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